Val-de-Marne : comment la Croix-Rouge gère les appels des malades du Covid-19

Jusqu’à lors géré par la préfecture, le service chargé d’accompagner les malades du Covid dans leur quotidien a été transféré à la Croix-Rouge du Val-de-Marne face au surplus d’appels.

Ça y est, le résultat de votre dépistage est revenu : vous êtes déclarés positif au Covid-19. Le médecin vous demande désormais de vous isoler du reste de vos proches, de vivre dans une chambre séparée durant quatorze jours. Mais pour certains Val-de-Marnais, y compris les cas contacts soumis eux aussi à la quarantaine, cela peut s’avérer compliqué à mettre en œuvre.

C’est pourquoi la préfecture a créé une cellule territoriale d’appui à l’isolement (CTAI), une plate-forme téléphonique où le malade peut joindre quelqu’un qui l’aidera à trouver une solution concrète à son problème. Le numéro est transmis au malade uniquement par la sécurité sociale lorsqu’elle assure le suivi des patients atteints.

Ce dispositif existe depuis le printemps. Le nombre d’appels était très faible jusqu’à présent (un ou deux par jour) et pouvait donc être traité en interne par des agents de la préfecture. Mais depuis peu, leur nombre augmente fortement face à la hausse exponentielle des contaminations dans le Val-de-Marne. Elle reçoit une quinzaine d’appels par jour en moyenne.

Ces chiffres devraient continuer de progresser. La préfecture vient donc de confier la mission à la Croix-Rouge début septembre. « Nous avons énormément de cas positifs déclarés chaque jour, nous n’étions plus en mesure de tenir », justifie Sébastien Lime, directeur de cabinet du préfet. Les coups de fil émanent de toutes les communes du Val-de-Marne, avec un pic provenant de Villeneuve-Saint-Georges et Vitry-sur-Seine.

Françoise Humbert, trésorière de la Croix-Rouge 94, fait partie des trois bénévoles qui décrochent au bout du fil, de 9 heures à 17 heures, du lundi au vendredi. « Par exemple, j’ai reçu l’appel d’une personne détectée positive, ils vivent à sept dans son logement, elle était très inquiète de savoir comment s’isoler. On vérifie si les gens n’ont pas de logement insalubre, ont des WC partagés ou non, un point d’eau… ».

Si besoin, la Croix-Rouge fait le lien avec la préfecture pour reloger la personne à l’hôtel le temps qu’elle guérisse. « Les hôteliers du département nous gardent un certain nombre de places, il n’y a donc pas de problème de disponibilité », précise Sébastien Lime.

Au total, le Val-de-Marne a fait héberger à l’hôtel seulement 38 personnes (soit 300 nuitées environ) depuis le printemps. « Mais la moitié l’a été ce dernier mois… », s’inquiète Thibaud, un cadre de la préfecture, qui constate la progression inexorable de l’épidémie.

« Les gens ont beaucoup besoin d’être rassurés » La plate-forme a aussi enregistré des appels de malades se demandant comment se faire porter des repas à domicile, livrer leurs médicaments, les courses, sortir le chien, une maman solo trop malade pour continuer à garder ses deux enfants… « On avait alors sollicité la CAF », se souvient la préfecture.

« Les gens ont beaucoup besoin d’être rassurés. Le résultat du dépistage leur tombe dessus comme ça, explique Françoise Humbert. Souvent, rien qu’en parlant avec nous, la personne trouve une solution : un voisin, un proche… ».

Ce n’est pas forcément le bénévole au bout du fil qui résoudra le problème concrètement, mais c’est bien lui qui transmettra le cas au bon interlocuteur : une mairie, un CCAS, une association locale…

« Le tissu local, très dense dans le Val-de-Marne, connaît très bien son propre territoire, quel magasin à proximité assure des livraisons de courses à domicile par exemple. ».

 

Monsieur Sébastien LIME, Directeur de cabinet du Préfet du Val-de-Marne

Reportage :  Marine LEGRAND

Journal Le Parisien