Prendre soin des animaux des sans-abris

 

Reportage de Lionel Thompson pour son émission « Esprit d’initiative » sur France Inter.

 

Les personnes sans domicile ont souvent des animaux de compagnie. C’est pour cette raison que des bénévoles de la Croix Rouge du Val-de-Marne, en région parisienne, ont initié depuis un peu plus d’un an des maraudes animalières.

Il est 19h00, un soir de semaine, au local de l’unité Croix Rouge de Créteil, Alfortville et Bonneuil.

José, bénévole depuis plus de 40 ans, et son équipe se préparent. A première vue, rien de très différent d’une maraude ordinaire, à quelques détails près : parmi les équipements qu’ils embarquent, on trouve des laisses, des grattoirs, des antipuces et des croquettes pour chiens ou chats.

De la nourriture et des ustensiles que les bénévoles pourront distribuer. Ce soir-là, ils font le tour de personnes sans domicile qu’ils connaissent bien.

Des habitués qui se sont construit des abris de fortune sous des bosquets, en périphérie de la ville. Tous ont des chiens ou des chats, parfois en grand nombre, comme la première dame rencontrée qui dit entretenir 15 félins !

« On prend en compte l’état de santé des animaux, on leur amène à manger, on prend un peu de temps pour les caresser, voir s’ils ont des puces, si une maman va mettre bas bientôt… On s’intéresse, quoi ! »

Les bénévoles ne sont pas vétérinaires. Un partenariat avec l’école vétérinaire de Maisons-Alfort est d’ailleurs envisagé mais, en attendant, ils n’apportent que des choses simples.

Cette attention pour les animaux est aussi et surtout une façon de nouer des relations et d’aider des personnes qui fuient souvent tout contact. Leurs animaux comptent beaucoup pour eux.

« C’est ce qui leur permet de tenir. Ca a deux utilités : la sécurité et aussi le côté chaleur humaine. C’est plus fort que tout, c’est leurs animaux. Même pour nous qui avons la chance d’être au chaud, les animaux c’est important. Mais pour eux ça va bien plus loin que ça, c’est de la survie. »

José et son équipe se dirigent avec prudence vers la troisième cabane sous les fourrés. Des chiens aboient frénétiquement derrière le portail de fortune, dissuadant de s’avancer plus loin.

Un homme fini par sortir. José le salue, lui demande si lui et ses compagnons vont bien. L’homme répond par l’affirmative dans un français approximatif et demande aux bénévoles s’ils ont des croquettes pour ses chiens. Le stock de croquettes est épuisé mais José promet de revenir.

Leurs animaux sont tout pour eux

De retour au local, en milieu de soirée, Camille, bénévole depuis peu, se dit convaincue de l’utilité de ces maraudes animalières qu’ils essaient de faire chaque semaine et qui pourrait être généralisées.

Elle a commencé en faisant des maraudes traditionnelles. Puis elle est venue aux maraudes animalière en constatant que beaucoup de ces personnes sans-abris sont accompagnées de leurs animaux.

« C’est déjà difficile pour elles de se nourrir alors on n’imagine même pas pour ce qui est le plus cher à leurs yeux, leurs animaux. En fait, le bien-être de leurs animaux passe avant le leur et si les animaux ne vont pas bien, ils ne vont pas bien. »

Ce genre d’initiative repose sur les dons.

 

José

Camille

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